sabato 12 aprile 2008

Ma quando arriva la primavera? Poesia di René Char


Ne laisse pas le soin de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est précoce à se plisser. La souffrance connaît peu de mots. Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain et ton lit te sera léger. Tu rêveras que ta maison n'a plus de vitres. Tu es impatient de t'unir au vent, au vent qui parcourt une année en une nuit. D'autres chanteront l'incorporation mélodieuse, les chairs qui ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on t'identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de l'impossible.


Pourtant.


Tu n'as fait qu'augmenter le poids de ta nuit. Tu es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans été. Tu es furieux contre ton amour au centre d'une entente qui s'affole. Songe à la maison parfaite que tu ne verras jamais monter. A quand la récolte de l'abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires...


Qu'est-ce qui t'a hissé, une fois encore, un peu plus haut, sans te convaincre?


Il n'y a pas de siège pur.


René Char (J'habite une douleur, 1947)

Titolo leggero (quello mio, ché J'habite une douleur...) e poesia pe(n)sante. Non mi azzardo nemmeno a tradurla: tentare di tradurre René Char equivarrebbe a presentarsi volontari di fronte a un plotone di esecuzione. E detesto le parafrasi.

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Immagine: Boccioli di fior di ciliegio (del Giappone), un attimo primo che divenissero fiori aperti


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